Horizon 2040 :
La vie d’une entreprise de Menuiserie en 2040 – Episode 1
Par Anne Boulay
Rédactrice en chef du magazine V&MA
« L’information n’est rien, tant qu’elle n’est pas organisée en connaissances ». Edgar Morin, Yggdrasil-été 2019
Biomimétisme : inspiration et alchimie
La réunion a été programmée à 10h ce matin dans la salle Gaston Berger à Lyon, une conférence holographique à laquelle participe Redouanne, jeune trentenaire directement connectée de son 3 pièces suspendu au 28e étage de « l’Arbre bleu », un immeuble nantais de 40 000 plantes et essences – mélèzes, cerisiers, pommiers, hêtres… positionnés sur les terrasses en bordure de Loire, en fonction de leur résistance au vent et à l’humidité – récemment inauguré et conçu par l’architecte italien Stefano Boeri, toujours aussi « vert », et son équipe internationale. L’initiateur de la « Bosco Verticale » érigée à Milan en 2012, vient d’ailleurs d’assister à la concrétisation de son projet de base spatiale végétalisée sur la planète mars. Désormais, l’autosuffisance énergétique s’est généralisée en Europe dans le bâtiment tertiaire et résidentiel, avec l’installation sur les toits de systèmes d’énergie éolienne et de panneaux photovoltaïques, de dispositifs de filtrage et de réutilisation des eaux usées assurant l’irrigation des milliers de végétaux implantés sur les structures. Composantes essentielles de l’architecture en ce milieu du 21e siècle, les villes-forêts et l’économie circulaire se sont plus largement démocratisées.
L’entreprise franco-allemande qu’a choisi de rejoindre Redouanne, s’intéresse justement de très près à la science de l’environnement et au biomimétisme, et notamment à ses champs d’application dans le monde de la construction. Dans quelques minutes, ses copartenaires des filiales françaises, européennes et asiatiques, se retrouveront autour de leur projet interdisciplinaire « Fenêtre sur l’avenir ». Chercheurs, ingénieurs, architectes, designers, roboticiens, informaticiens, mécaniciens, artistes… tous, interrogent de nouvelles formes, de nouveaux matériaux pour créer des produits directement inspirés du vivant et de la nature, et respectueux de ses ressources.
L’équipe est sur le point de révéler la mise en œuvre d’un composant inédit, une chimie durable ultrarésistante, alternative au titane pour optimiser les équipements de pointe robotisés dans les unités de production ; le pôle de recherche et prospective expérimentale vient également de trouver une solution énergétique à température ambiante, laquelle permettra d’éviter par exemple, les plus de 1 000 degrés nécessaires à la fabrication du verre float.