#Horizon 2040 : Les usines de fabrication et la production de fenêtres en 2040 – Episode 2
Par Frédéric TADDEÏ
Directeur de la Publication et Rédacteur en Chef du magazine VERRE & PROTECTIONS MAG
Une usine zéro robots
7 :30, je suis dans ma cuisine où je viens de déguster un excellent thé bio tout droit issu des plans de théiers qui poussent généreusement dans la serre photovoltaïque couvrant mon roof-top. J’attends le Van autonome que ma société « Smart Frame one » met à disposition de ses “colaboratriceurs” (c’est désormais comme cela que l’on nomme ses salariés).
Un discret point rouge sur le vitrage de ma fenêtre indique qu’il sera devant chez moi, dans 92 secondes, le temps de vérifier, sur cette même fenêtre, l’indice de qualité de l’air, choisir le scénario de vie qui animera mon intérieur durant mon absence et gèrera également mes protections solaires extérieures. Sans oublier, bien entendu, de valider toutes les sécurités des portes et autoriser un drone de la poste à déposer le colis de médicaments que mon miroir de salle de bain a automatiquement commandé à la pharmacie lorsqu’il a examiné mes pupilles ce matin pendant que j’ionisais mes dents au laser.
Dans ce superbe Van électrique, recouvert d’une laque solaire et conçu tout en composite, trois “colaboratriceurs” sont déjà installés et, en fait, m’attendaient pour procéder ensemble à une de nos tâches préférées : choisir, en réalité augmentée, les œuvres d’art que l’entreprise va louer durant six mois et qui vont orner ateliers et bureaux de l’usine. Exposer de l’art dans les entreprises, une idée géniale et surtout une obligation, depuis qu’une loi portée par le nouveau ministre de la culture français, Banksy, oblige donc les sociétés à devenir aussi des musées : merci au Brexit de 2020 qui a poussé ce street-artiste anglais à demander la nationalité française pour rester européen et devenir… digne successeur de Malraux et de Jack Lang !
Ne voyez surtout pas cet exercice virtuel et collectif comme un gadget servant à nous attacher numériquement plus encore à notre travail. Nous avons, en effet, bien compris, que le fait d’être connectés n’était plus une aliénation au travail, au contraire. D’autant que mon cyber-assistant a, lui, travaillé toute la nuit pour me préparer le planning du jour, me laissant plus de temps pour des tâches vraiment épanouissantes. Ainsi, sur mon trajet, mes co-voituriers et moi avons donc flâné dans un musée chilien et choisi ensemble une vingtaine de tableaux d’une jeune artiste qui traduit par les couleurs, les bruits et sons de sa ville de Valparaiso. Nos 380 “colaboratriceurs” vont donc pouvoir apprécier son talent au cœur même de nos locaux.
Quelques minutes avant notre arrivée à l’usine, une première information holographique se projette depuis l’écran souple que je viens de dérouler : les nouveaux exosquelettes mis au point par Airbus-Cybernétique ont été livrés cette nuit par les péniches électriques qui naviguent sur le canal creusé dans les années 25 pour remplacer progressivement les transports routiers.
100% de nos opérateurs sont aujourd’hui dotés de ces exosquelettes ultra intelligents et performants qui ont définitivement supprimé 100% des pathologies liées aux efforts. Résultats : 1 587 jours sans accident ! Quand on pense que dans les années 90, on avait peur des robots ! Aujourd’hui, nous n’en avons plus besoin tant le bras de l’homme (et surtout son cerveau) et son aide robotisée sont plus efficaces et productifs que nos anciens robots en aciers qui étaient bruyants, lourds et trop souvent en panne ! Qui aurait dit, il y a 20 ans, en 2019 que les hommes remplaceraient progressivement les robots qui avaient petit à petit pris leurs places ?
J’entre dans l’usine « Smart Frame one », notre fierté : 500 000 fenêtres par an, 100% en matériaux recyclés ! Je vous fais visiter ?